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De la terre à l'assiette

Coopérative alimentaire autonome pour la communauté rigaudienne

Zeynep Akcan

De la terre à l’assiette

Une coopérative alimentaire pour la communauté rigaudienne

 

Notre système alimentaire, basé sur l’agriculture industrielle et le commerce mondial, est un important contributeur au réchauffement de la planète. Or, l’accroissement des inondations et des sécheresses engendre encore plus de défis et d’imprévus sur la production agricole et l’accès aux aliments provenant de l’international. En conséquent, il est maintenant primordial de développer un système alimentaire local, basé sur des pratiques agricoles durables.

 

En tant qu’architecte, il devient essentiel de questionner la place de l’alimentation dans l’aménagement de nos territoires. Nos interventions urbaines et architecturales peuvent-ils contribuer à renforcer le système alimentaire durable? Comment peut-on assurer une accessibilité alimentaire de qualité aux citoyens, à proximité de leur milieu de vie tout en les sensibilisant davantage à adopter des pratiques durables et écologiques?

 

Le projet De la terre à l’assiette est une coopérative alimentaire mise en place dans le but d’inciter ses usagers à vivre et à consommer responsablement selon les saisons et le contexte local. Le projet développé s’insère sur le site patrimonial de l’Ancienne Gare de Rigaud, une ville avec un territoire majoritairement agricole. Le bâtiment abrite principalement une épicerie coopérative et une cuisine collective reliées par des serres.

 

Sur le site, de grands murs en pierre, agissant comme masse thermique et permettant de séparer les espaces, sont positionnés de façon stratégique selon l’orientation solaire et les intentions programmatiques. Entre ces murs épais, les espaces de la coopérative alimentaire viennent s’insérer selon une promenade de découverte. À travers le parcours, plusieurs espaces de dégustation sont éparpillés dans le projet permettant de prendre des pauses durant la promenade et de savourer des aliments en communauté. La tectonique des espaces vient enrichir l’expérience de la découverte en intégrant l’architecture dans la promenade. Les murs en pierre se complètent par l’intégration du bois, matériau écologique et biosourcé, provenant de la région. Le tout est construit à travers une architecture et un aménagement paysager comestible visant à nourrir le corps mais aussi les sens et les émotions .

 

L’utilisation de la serre est intégrée dans le projet non seulement comme une espace de plantation mais aussi comme des espaces intermédiaires abritant plusieurs fonctions. Les serres sont, à la fois, présentes comme des espaces de transition ou comme des lieux de dégustation. Par leur architecture, les serres agissent comme un point de repère dans le projet et dans la ville. Durant la journée, par leur transparence, les serres viennent embrouiller la frontière entre l’intérieur et l’extérieur. Pendant la nuit, les serres rayonnent telles des lanternes venant illuminer la ville. La présence des serres à travers le projet et l’utilisation de grandes ouvertures vitrées dans les espaces du bâtiment permettent de créer l’ambiance d’une nature omniprésente peu importe que l’on soit à l’intérieur ou bien à l’extérieur du bâtiment.

 

À l’extérieur, des jardins et des vergers collectifs viennent encercler le bâti dans le but de créer un paysage comestible. L’omniprésence des jardins à travers le projet est introduite par un aménagement paysager fluide et intégrant une multitude d’ambiance. Outre leurs expériences nourrissantes, les jardins collectifs deviennent aussi, à la fois, un espace éducatif permettant d’apprendre les principes d’une agriculture durable et biologique.

 

Ainsi, la coopérative alimentaire vise à inciter ses usagers à une transition écologique dans nos habitudes de vie et dans nos modes de production et de consommation pour atténuer le réchauffement climatique et ses impacts dans le but de se rendre vers une autonomie bioalimentaire sur nos territoires.

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